Découvrir les musées de Saintes

Enseignes de commerces dans le hall du Musée Dupuy-Mestreau à Saintes.

Comme vous le savez, je suis en Master 1 E-Tourisme et ingénierie culturelle des Patrimoines à l’université de La Rochelle, en Charente-Maritime. Dans le cadre de mes études, j’ai effectué un stage en médiation culturelle au sein des Musées de Saintes (17). J’ai beaucoup aimé découvrir ces trois musées, en particulier le Musée Dupuy-Mestreau, pour lequel j’ai le plus travaillé, et j’ai pensé que cela pourrait être intéressant de vous faire découvrir ces musées qui méritent le détour, tout comme la ville de Saintes !
La ville de Saintes ne possède pas moins de trois musées, tous les trois aux thèmes très différents et labellisés Musées de France.
Laissez-moi vous les présenter !


Musée archéologique

Saintes dans l’Antiquité se nommait Mediolanum Santonum, en raison du peuple qui l’occupait : les Santons. Elle a été créé par Agrippa, dont la voie antique du même nom reliait Lyon.

Statue dans le Musée archéologique de Saintes
Statue dans le Musée archéologique de Saintes

Au cours des années et surtout des fouilles, de nombreux objets issus de l’Antiquité ont été découverts. On en retrouve maintenant une petite partie qui est exposée dans le musée archéologique de la ville de Saintes. Le musée, juste à côté de la Charente, et sur la rive droite, propose une exposition permanente mettant en lumière la vie quotidienne des habitants de Mediolanum.

Vous pourrez découvrir les rites, des objets domestiques, comme des lampes à huile, des pièces de monnaie, de la vaisselle, des amphores, des bijoux ou encore des jeux comme le latroncule, un des jeux les plus appréciés dans l’antiquité.

Statue de pied dans le Musée Archéologique à Saintes
Statue de pied dans le Musée Archéologique à Saintes

Vous pourrez y admirer également de belles sculptures, dont une que j’ai beaucoup apprécié découvrir : une tête d’une statue féminine en marbre blanc, représentant présumément Livilla, sœur de l’empereur Calligula, et qui a été découverte dans un puits à Saintes.

Tête d'une statue féminine en marbre blanc dans le Musée Archéologique de Saintes
Tête d’une statue féminine en marbre blanc dans le Musée Archéologique de Saintes

Musée de l’échevinage

Le musée est situé dans l’ancien hôtel de ville de Saintes, agrémenté d’un beffroi datant de 1587, en plein centre-ville de Saintes. Le musée de l’échevinage est un musée des Beaux-Arts, dans lequel on peut admirer une centaine d’œuvres d’art, entre peintures, sculptures et céramiques.

Beffroi du musée de l'échevinage de Saintes
Beffroi du musée de l’échevinage de Saintes

Au rez-de-chaussée, vous pouvez admirer des œuvres religieuses et d’histoire. Dans le beffroi, au premier étage, vous verrez des peintures de paysages, des natures mortes et des peintures orientalistes, et au deuxième, des céramiques, des portraits et des tableaux ayant pour sujet l’enfance

Boîte de pastels ayant appartenu à André Herviault - Musée de l'Echevinage à Saintes
Boîte de pastels ayant appartenu à André Herviault – Musée de l’Echevinage à Saintes

On retrouve des peintures plus « locales », représentants des paysages d’Aunis et de Saintonge, comme Bords de Mer à Barzan de Louis-Augustin Auguin. Dans la salle dédiée aux portraits, on suppose que l’un d’entre eux est un portrait de l’ingénieur du roi Louis XIV, Vauban, le maître des fortifications. On retrouve certaines œuvres plus contemporaines, et un tableau réalisé par Brueghel, La Terre ou Céres, Allégorie de la Terre

Brueghel, La Terre ou Céres, Allégorie de la Terre. Musée de l'Echevinage à Saintes.
Brueghel, La Terre ou Céres, Allégorie de la Terre. Musée de l’Echevinage à Saintes.

Mon œuvre coup de cœur : Sous-bois/Les gamins, cascade de Cernay de Gustave-Césaire Garaud. Il s’agit d’une peinture d’un beau paysage dans lequel jouent des enfants. J’aime les couleurs de cette œuvre et les jeux de lumière dans les arbres, me rappelant le courant impressionniste, ainsi que l’attrait pour la liberté qui se dégage des enfants qui jouent dans l’eau.

Sous-bois/Les gamins, cascade de Cernay de Gustave-Césaire Garaud - Musée de l'Echevinage à Saintes
Sous-bois/Les gamins, cascade de Cernay de Gustave-Césaire Garaud – Musée de l’Echevinage à Saintes

J’ai beaucoup aimé aussi Mars et Vénus de Gillis Coignet, peinture allégorique d’une scène mythologique représentant la guerre et l’amour. En effet, si vous regardez attentivement cette peinture à l’huile, vous remarquerez en arrière-plan, derrière Mars et Vénus, un champ de bataille, tandis que sur le virginal dont Mars joue (instrument s’apparentant à un piano), on aperçoit une scène de Commedia dell’Arte. Mars fait la cour à Vénus, tandis qu’un Amour essaie de recouvrir la poitrine dénudée de Vénus.

Mars et Vénus de Gillis Coignet - Musée de l'Echevinage à Saintes
Mars et Vénus de Gillis Coignet – Musée de l’Echevinage à Saintes

Pour le reste, je vous laisse découvrir 🙂

Sculpture du Musée de l'Echevinage à Saintes.
Sculpture du Musée de l’Echevinage à Saintes.

Musée Dupuy-Mestreau

Il s’agit de mon musée coup de cœur ! Le musée Dupuy-Mestreau est un musée d’art et tradition populaire, ayant pour objectif de conserver la culture matérielle de l’Aunis, de la Saintonge et de l’Angoumois. En effet, son créateur, Abel Mestreau, dont le collectionnisme était la passion, a souhaité rassembler au sein de l’hôtel particulier de Monconseil une riche collection d’objets en tout genre originaires de ces trois provinces. Vous pouvez admirer ce cabinet de curiosités dans le centre-ville de Saintes.

Cour du musée Dupuy-Mestreau à Saintes
Cour du musée Dupuy-Mestreau à Saintes

Ce qui m’a le plus marqué lors de ma première visite, c’était la diversité et la richesse de la collection. Chaque objet a une histoire particulière à raconter. On recense environ 3 000 pièces dans le musée, alors des histoires, vous en avez plein à découvrir ! Je vais vous raconter l’histoire de quelques objets qui m’ont particulièrement intéressés.

Façade côté Charente du Musée Dupuy-Mestreau à Saintes
Façade côté Charente du Musée Dupuy-Mestreau à Saintes

Déjà, rien que le lieu en lui-même est agréable à visiter. Si vous aimez les belles demeures, il saura vous enchanter ! Sa belle façade côté Charente ne vous laissera certainement pas indifférent. En dehors de cela, les pièces sont naturellement éclairées par la lumière du jour : on a l’impression d’être resté dans le passé, et on s’attend à voir passer dans les différentes pièces d’anciens occupants en tenues d’époque.

Colonnes dans le hall du Musée Dupuy-Mestreau de Saintes
Colonnes dans le hall du Musée Dupuy-Mestreau de Saintes

La plus belle salle est sans conteste la salle Tonnay-Charente, au rez-de-chaussée, dont les boiseries et les meubles sont vraiment magnifiques. J’aime beaucoup l’ambiance qui se dégage de cette salle, on a le sentiment de faire un tour quelques siècles en arrière.

La salle Tonnay-Charente du musée Dupuy-Mestreau de Saintes
La salle Tonnay-Charente du musée Dupuy-Mestreau de Saintes

Ce que j’ai aimé également, ce sont tous les objets présents : des pièces les plus notables, comme les souliers ayant appartenu à Louis XVI, aux jolies faïences, le choix est vaste. Les objets dont j’ai préférés découvrir l’histoire sont la chaise à porteur, la baignoire sabot ou encore les bottes de postillon.

Salle des faïences au Musée Dupuy-Mestreau de Saintes
Salle des faïences au Musée Dupuy-Mestreau de Saintes

La chaise à porteur était très utilisée par les personnes importantes, pour de courts trajets en ville, du XVIe siècle au XVIIIe siècle. Cette chaise était portée par deux hommes et était couverte afin de protéger le passager des intempéries, des déchets et de la boue.

Chaise à porteur et vélocipède dans le hall du musée Dupuy-Mestreau
Chaise à porteur et vélocipède dans le hall du musée Dupuy-Mestreau

Ce style de baignoire vous dit peut-être quelque chose : c’est le même genre de baignoire dans laquelle prenait son bain Marat lorsqu’il fut assassiné par Charlotte Corday. Il s’agit ici d’une baignoire sabot très utilisée dès la seconde moitié du XVIIIe siècle : le baigneur prenait son bain dans une cuve dans laquelle il était assis comme dans un fauteuil. Toute la famille se baignait dans la baignoire, en commençant par le plus vieux, suivi de toute la famille, jusqu’au plus jeune. L’eau n’était pas changée, juste le drap à chaque nouvelle personne qui permettait de ne pas se brûler et d’absorber les saletés.

Objets d'hygiène dans la salle du lit du musée Dupuy-Mestreau de Saintes : pot de chambre, baignoire sabot, perruque et vêtement d'époque
Objets d’hygiène dans la salle du lit du musée Dupuy-Mestreau de Saintes : pot de chambre, baignoire sabot, perruque et vêtement d’époque

Quant aux bottes de postillon, l’homme chargé de mener la voiture, à dos de cheval, devait enfiler ces lourdes bottes de cinq kilos en cuir rigide. En effet, il était de la sorte protégé si un accident survenait. Les bottes étaient fixées à la selle du cheval. Elles étaient recouvertes de paille au fond, et le postillon conservait ses propre chaussures à l’intérieur des bottes. On retrouve ces bottes particulières dans le célèbre conte du Petit Poucet. Mais oui, ces fameuses bottes appelées « bottes de sept lieux » ! Le lieu étant une ancienne mesure de distance, les sept lieux correspondaient à cette époque à la distance que le postillon, distribuant le courrier, parcourrait chaque jour pour remplir sa mission.

Botte de postillon dans la salle des coiffes du Musée Dupuy-Mestreau à Saintes
Botte de postillon dans la salle des coiffes du Musée Dupuy-Mestreau à Saintes

Le musée vous offrira bien plus à découvrir : coiffes saintongeaises, vêtements, meubles, objets liturgiques, jeux de cartes, gravures…

Diverses gravures de la Saintonge, de l'Aunis et de l'Angoumois au Musée Dupuy-Mestreau à Saintes
Diverses gravures de la Saintonge, de l’Aunis et de l’Angoumois au Musée Dupuy-Mestreau à Saintes

Informations pratiques : le prix d’entrée est de trois euros pour chaque musée – gratuit pour les moins de 18 ans, pour les étudiants et personnes sans emploi, sur présentation d’un justificatif. Ouvert d’avril à septembre du mardi au samedi de 10 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 18 h, les dimanches et jours fériés de 14 h à 18 h, et d’octobre à mars du mardi au dimanche de 13 h 30 à 17 h.

Pass’Patrimoine : 8 € permettant l’accès aux trois musées ainsi qu’à l’Amphithéâtre gallo-romain.


J’espère que cet article qui change un peu de ce que je vous propose d’habitude vous aura plu et donné envie de découvrir Saintes et ses musées. Dites-moi en commentaire si un article sur la ville de Saintes vous plairait également!

Et je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures 😉 Vous pouvez me suivre sur Instagram !

Lola

Publié par ailevoyage

Blog Voyage

5 commentaires sur « Découvrir les musées de Saintes »

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :